Alors, il est mort le PC, oui ou non ?
Le PC est mort, affirme le patron d’IBM. Même pas vrai, rétorque Michael Dell. Débrouillez-vous les gars, moi, je vendrai toujours mes logiciels, leur lance Bill Gates, le plus serein des trois. Au delà de la petite querelle, c’est la perception de l’avenir du PC qui se dessine.
L’ordinateur personnel est mort ! C’est Louis Gerstner, le PDG d’IBM, qui l’a affirmé mercredi 8 novembre à l’occasion d’un séminaire. Certains se souviendront que ce même monsieur avait déjà annoncé la mort du PC il y a deux ans. Loin d’être gâteux, le président d’IBM a enfoncé le clou en rappelant qu’effectivement, il colportait la mauvaise nouvelle depuis une paire d’années. Et visiblement, il n’a pas changé d’avis. Ce qui ne l’empêche pas de continuer à diriger une entreprise qui s’obstine à produire des gros et petits ordinateurs, personnels ou non, d’ailleurs. « Nous savons que le PC n’est plus la cible des investissements de l’industrie informatique », a-t-il précisé sans pour autant indiquer quel sera le prochain secteur porteur du high-tech. Cette annonce provocante (mais à la troisième fois, on va finir par se lasser) aura au moins permis d’introduire la perspective de résultats financiers décevants : seulement 3 % d’augmentation des revenus à six semaines du bilan fiscal annuel.
Quand Dell et Gates s’en mêlent…
S’il y en a un qui n’est pas du tout d’accord, c’est bien Michael Dell. Le patron de Dell Computer, l’a affirmé haut et fort au Comdex : « Les PC sont ici pour durer. » Et pour cause. Contrairement à IBM qui, certes, fabrique du PC mais aussi des processeurs, des écrans, des solutions logicielles, du service, etc., Dell ne fabrique même pas d’ordinateur. Il les assemble. Il a donc tout intérêt à protéger son gagne-pain, pour le moment très lucratif. Quant à la multiplication des appareils électroniques de traitement de l’information comme les PDA, Michael Dell les perçoit comme des « compléments » du PC, pas comme des remplaçants. Sauf que personne, y compris Dell, n’a encore réussi à faire tenir un PC dans la poche intérieure de sa veste.
Et s’il y en a un qui ne pouvait s’empêcher de jouer les boute-en-train, c’est bien Bill Gates qui, tel un petit diable surgissant de sa future X-box, s’est malicieusement empressé, toujours au Comdex, d’affirmer que de toutes façons, quelle que soit la tournure des évènements, le logiciel resterait la brique centrale de l’édifice informatique. Autrement dit, il ne faut pas se faire de souci pour lui. Et de démontrer son axiome en montrant son ardoise (Tablet PC), hybride entre le PC portable et le PC de poche au format A4 (voir édition du 13 novembre 2000).
Quel avenir pour le PC ?
Au delà des petites querelles médiatiques, cette polémique révèle l’inquiétude qui pèse autour de l’avenir du PC. Car s’il est clair que la technologie informatique poursuivra durablement son intégration (son intrusion, diront les réfractaires) dans l’environnement tant professionnel que familial, on en ignore encore la forme. Mais s’il est vrai que celle d’un PC n’est pas très esthétique, ni toujours très pratique, nous n’avons à ce jour rien trouvé de mieux pour taper son courrier, faire ses comptes, retoucher ses photos de vacances, surfer sur Internet, etc. Ah si, il ne sait toujours pas faire le café.